Jean D’ormesson – Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit.

De belles envolées lyriques dans le dernier jean d’Ormesson.

« Nous sommes vainqueurs de l’espace qui est la forme de notre puissance. Nous sommes vaincus par le temps qui est la forme de notre impuissance. Nous ne pouvons agir sur l’avenir qu’à partir du présent. Nous ne pouvons nous souvenir du passé qu’à partir du présent. Nous sommes prisonniers d’un présent qui n’existe pas. »

« On rêvera longtemps sur ce que pouvait être un univers sans personne, non seulement pour le penser et pour essayer de le comprendre, mais simplement pour le voir, pour l’écouter, pour le sentir, pour le faire vivre. Il n’y avait pas de couleurs puisqu’il n’y avait pas de regard. Il n’y avait aucun son puisqu’il n’y avait pas d’oreilles pour capter des ondes qui se propageaient en vain. Je veux bien croire qu’il y avait quelque chose, mais ce n’était rien puisque c’est nous qui décidons qu’il y a un monde autour de nous. »

« Le monde a une histoire. Très loin des légendes des populations primitives. Mais une histoire quand même. Comme toutes les histoires, l’histoire du monde a un début : une explosion originelle. Et, comme toutes les histoires, elle aura aussi une fin. »

« Nous sommes les enfants des étoiles. Nous sommes de la poussière d’étoiles, affinée par le temps. »

« les premiers êtres quasi humains se mettent à marcher debout en Afrique. Ils cessent de grimper aux arbres. Ils commencent à se servir d’outils il y a deux millions d’années. Ils versent des larmes quand ils souffrent. Ils leur arrive de rire, de sourire, de siffler, de chanter. Ils se mettent à bouger, à sortir de chez eux, à s’en aller ailleurs. Il y a deux cent mille ans, quelque chose de très étrange leur tombe lentement dessus : des souvenirs, des sentiments, des idées sur le monde et des projets pour l’avenir. »

« Chacun de nous est libre, chacun de nous est une source d’incertitude, mais l’histoire avance selon des lois qui apparaissent imprévisibles dans l’avenir et nécessaires dans le passé.  »