Margaret Mazzantini – La mer, le matin

mercredi 9 octobre 2013
par  Colette PISELLA


Margaret Mazzantini – La mer, le matin

Deux vies de part et d’autre de la méditerranée : la Libye, le désert, la misère, la sécheresse, la guerre ; l’Italie, la pauvreté, la guerre, ceux qui ont dû quitter la Libye, le bord de mer, là où échouent les bateaux pleins d’hommes, de femmes et d’enfants, qui rêvent d’une autre vie et n’arrivent pas toujours vivants....Destins liés.

« Le désert étaient leur maison, ouverte, sans limites. Le désert était leur mer de sable. Tacheté de dunes comme le pelage d’un jaguar. Ils ne possédaient rien. Rien que des traces de pas que le sable bientôt effaçait. Le soleil faisait glisser les ombres. Ils étaient habitués à résister à la soif, à se dessécher comme des dattes, sans mourir. Un dromadaire leur ouvrait la voie, une ombre longue et tordue. Ils disparaissaient au milieu des dunes. »

« Angelina lui a raconté comment on les avait chassés, le fusil sur les reins, en les poussant dans le dos. Cette vie arabe amputée, la plage des Bains sulfureux, le mûrier de la Sciara Derna, l’école Roma, les amis pour la vie.

Tout cela balayé en un matin de tempête.

Une vie brisée en mille morceaux, c’est ça, l’histoire de sa mère.

Sa mère sait ce que cela dire, affronter la mer pour retourner d’où l’on vient.

A coté des oiseaux migrateurs.

Angelina lui a dit:les oiseaux savent laisser leurs œufs bien à l’abri. Nos œufs à nous ont été cassés. Sacrifiés. Nos maisons dans une valise. Sortir de sa coquille pour courir, fuir. »


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