Mourir les yeux ouverts – Marie de Hennezel

jeudi 20 février 2014
par  Colette PISELLA


Mourir les yeux ouverts – Marie de Hennezel

« Mourir (comme Yvan Amar) chez soi, sans souffrances et sans peurs, entouré de ceux qu’on aime, avec le sentiment de conserver sa dignité, est le vœu secret de la plupart d’entre nous. Pourtant, tout aujourd’hui s’oppose à ce vœu. La mort contemporaine est une mort solitaire, cachée, dénuée de sens. »

« Comment se mettre en paix avec soi-même et les autres, dire au revoir, transmettre quelque chose de soi et de son expérience de vie, si tout le monde prend la fuite ou fait comme si on n’allait pas mourir ? La façon dont nous quittons ce monde dépend donc autant de la façon dont nous avons vécu que de l’attitude de ceux qui nous entourent. »

« Pourquoi cherche-t-on toujours un sens à la maladie ?........Accepter de ne pas comprendre, et constater simplement qu’au cœur des pires épreuves, la vie est toujours là, imprévisible, plus forte que tout. »

« A déposséder la personne de la mort, on l’empêche de vivre ses derniers moments. »

« Lorsqu’on ne se défend pas contre l’angoisse et l’impuissance, lorsqu’on accepte de les regarder en face, on peut les transformer. Tout le monde sait, que sur le champs de bataille, sur les lieux d’un tremblement de terre ou pendant une épidémie, l’angoisse de mort diminue. »

« Ce ne sont pas tant les croyances religieuses qui aident à mourir que l’épaisseur d’une vie. Et celle-ci n’a pas grand chose à voir avec l’âge auquel on meurt. »

« Être vivant, devenir vivant, entrer vivant dans la mort, c’est-à-dire apprécier la vie, vivre chaque instant le plus consciemment possible, oser la rencontre, assumer ses responsabilités, avancer avec confiance, cultiver la joie. »

« Dans la confusion des valeurs et le désordre des priorités qui règnent aujourd’hui, l’homme qui va mourir et qui regarde la mort en face sait ce qui compte et ce qui ne compte plus. Il va vers l’essentiel. »

« Nous portons donc une responsabilité. C’est dans notre regard que le mourant lit s’il a toujours sa place dans notre cœur ou tout simplement dans le monde des vivants. C’est à travers nos gestes qu’il comprend qu’il est accueilli. Notre attitude de respect et d’attention, la tendresse que nous manifestons lui permettent alors de nous manifester à son tour sa gratitude, son affection. On reste dans l’échange jusqu’au bout. N’est-ce pas cela la dignité ?


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