Jacques Salomé - Passeur de vie

mercredi 24 avril 2013
par  Colette PISELLA


Jacques salomé- Passeur de vies

« Il ne fait pour moi aucun doute, qu’à un moment dans l’histoire de l’humanité, nous nous sommes coupés de notre relation au symbolique et avons ainsi abandonné les chemins qui nous reliaient au sacré, à l’intemporel, à une connaissance primordiale, qui nous reliaient à l’ensemble de la vie, à ses racines comme à ses ramures et nous confirmaient que nous étions partie prenante (pas dominante !) de l’univers.

Les premiers hommes possédaient, me semble-t-il, cette relation. Ils savaient lire les traces, repérer les odeurs, se relier aux étoiles, anticiper les changements de saisons. Aujourd’hui, nous, nous avons des ordinateurs qui le font à notre place ! Nous avons développé notre relation au lointain en oubliant de rester liés au prochain. »

« Je peux imaginer qu’il y a une part d’intemporel et d’éternel en moi, quelque chose qui restera bien après ma disparition, une trace qui s’inscrira après moi, après mon passage terrestre. Une trace qui m’a traversé dès ma conception, qui venait de toutes les générations qui m’ont précédé. Ma petite cosmologie personnelle est ( c’est une croyance !) que nous recevons à la conception non seulement une parcelle de vie, mais une somme, une part de l’énergie et de l’amour universel. »

« Je fais hurler tous les thérapeutes individuels, mais dans un groupe de formation continue(avec des gens appelés à se revoir durant six mois, un an, deux ans), il existe un niveau d’écoute, une qualité de relation, un effet de résonance, qui sont autant de supports possibles pour un changement. Il y a des phénomènes d’amplification qui vous portent, vous permettent d’entendre, qui vous stimulent pour aller plus loin sur les chemins de votre propre transformation. »

« Voilà un des fondements de tout parcours humain. Prendre le risque de se définir, de se positionner, de faire des choix de vie sans avoir le soutien de ceux qui nous ont élevé, accompagné, sans avoir l’approbation de ceux qui nous aiment......tels qu’ils nous veulent et qui vont avoir beaucoup de mal à maintenir des relations aimantes et respectueuses avec nous ! »

« Nous avons tous-même si nous ne le réalisons pas- une propension, un mouvement possible, à passer de l’amour personnel à l’amour universel, c’est-à-dire à aimer plus de personnes, plus d’êtres que les quelques êtres significatifs, proches, privilégiés, qui ont jalonné notre vie.

Le sens de l’amour est, je le crois vraiment, de se transformer en énergie. Une énergie qui nous pousse vers un peu plus d’espérance dans l’humanité, vers un peu plus de foi dans un avenir plus vibrant, plus harmonieux, plus solidaire. »

« Ce n’est pas rien pour un fonctionnaire, une secrétaire, un comptable, un animateur de radio, qui ont l’habitude de vivre avec de nombreux et tangibles repères extérieurs-télévision, téléphone, automobile, balisés par les horaires fixes de travail, des week-ends prévisibles, d’affronter le vide apparent du désert. Ils arrivent au désert, et se découvrent antenne vivante entre la terre et le ciel. Le silence qui les entoure devient soudain un immense appel à se vider, à créer un espace libre en eux, à libérer toute une vie à l’intérieur. Et c’est parfois la panique ! Comment lâcher prise sur tout cet inutile, si nécessaire à leur consistance, comment être nu à l’intérieur, telle une chapelle romane des origines, dépouillée de tout objet inutile pour entendre la résonance pleine, pour créer un accord, une vibration entre le vide si plein de l’extérieur et le vide en gestation, qui se cherche, et qui soudain les habite ? »

« L’humour n’a rien à voir avec la dérision, le sarcasme ou l’ironie. L’humour n’est pas agressif, c’est parfois la tendresse du désespoir. L’humour signifie que nous sommes capables d’avoir un regard décapant et dédramatisant, avec un certain recul sur nos propres contradictions, sur nos errances ou nos erreurs. Nous sommes dans la rue, et en même temps à la fenêtre, se voyant passer dans la rue …..

L’humour est cette sorte de distanciation qui nous permet, à la fois de vivre une situation de l’intérieur et d’avoir la distanciation nécessaire qui nous permettra de relativiser l’événement »




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