Christophe André. les états d’âme

mardi 28 août 2012
par  Colette PISELLA


Christophe André – les états d’âme

« Se souvenir, sourire, mais souffrir du souvenir... La nostalgie est suffisamment agréable pour qu’on ait envie de s’y adonner, qu’on y revienne si souvent malgré tout. En elle, la petite pointe de tristesse joue le rôle de sel dans un,plat. »

« Ne pas avoir d’états d’âme revient à mettre son humanité entre parenthèses. Méfions-nous de ceux qui déclarent « ne pas avoir d’états d’âme » ; D’ailleurs on ne peut pas ne pas en avoir ; on peut juste les réprimer, les dissimuler, les refuser. On refuse alors son humanité, et on se prive de ce qu’elle nous apporte peut-être de meilleur : l’intériorité. Cette dialectique du "ressentir " face au " comprendre ", du savoir par l’expérience face au savoir par la connaissance, doit donc nous pousser à accepter, observer et aimer nos états d’âme : ne négligeons aucun moyen de connaissance et d’accès à ce monde si compliqué ... »

« Que faire d’autre que comprendre et accepter sa vulnérabilité ? Et d’accepter que des forces nous manquent ? Que des faiblesses habitent en nous ? En admettant et en accueillant notre fragilité, nous pouvons déjà éviter de mener de vains combats, et nous réserver pour ceux qui sont nécessaires. En l’acceptant, nous comprenons que nous avons besoin de trouver régulièrement refuge ailleurs : en nous retirant au calme, en faisant des retraites, en méditant, en rompant de temps en temps avec le monde..... »

« On ne peut pas quitter un endroit où on n’a jamais accepté d’aller. »

« Une des plus grandes menaces sur notre bien-être psychique, c’est le matérialisme effréné de nos sociétés, dont le coût, en termes de santé mentale, est aussi important que ses mécanismes sont insidieux.

Le matérialisme peut se définir ainsi:1) la possession, le pouvoir et le statut social représentent les valeurs les plus importantes ; 2) on valorise l’avoir au lieu de l’être, le faire au lieu du vivre, le montrer au lieu du savourer ; 3) la consommation est présentée comme la solution à nos besoins et nos tensions. »

« Apprendre à attendre. Il n’y a pas de temps perdu, que du temps vécu. Dans la file, dans la salle d’attente, désormais, je respire, je sens ce qui se passe dans mon corps. Puisque je ne peux pas « faire » quelque chose, je peux « être » : être là, être ce que je suis, penser à Montaigne et à Goethe et aux autres encore, qui, il y a des siècles, avaient compris cela. Je peux faire autre chose de ma conscience que m’agacer contre l’attente. »

« Accueillir l’adversité. La pleine conscience nous aide aussi à affronter différemment l’adversité, nous aide à pratiquer l’acceptation. C’est la métaphore du nageur : s’il est pris par un courant qui l’entraîne au large(comme dans les baïnes des landes), que faire ? Ne pas s’affoler, ne pas tenter de rejoindre en force le rivage : on risque de s’épuiser et de se noyer. Il faut simplement continuer de nager, non pas pour aller quelque part, mais pour rester à la surface, accepter que le courant est plus fort que nous. L’acceptation, ce n’est pas se laisser couler, mais nager dans le courant. Le courant s’arrête au bout d’un moment : on sera posé sur le rivage à quelques kilomètres de là. C’est l’acceptation active, souvent la seule solution à certains moments de notre vie. Il faut bien sûr disposer d’autres attitudes, plus énergiques, plus combatives. Parfois refuser. Mais l’acceptation aussi doit faire partie de notre kit de survie. »


Commentaires

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vendredi 21 septembre 2012 à 14h07, par  corinne jeany

Oui je suis bien d’accord - l’acceptation est au demeurant un vrai travail sur soi - elle ne coule pas de source, elle ne va pas forcément de soi, cela appartient à chacun et chacun ne peut avancer qu’à son propre rythme, mais sans l’acceptation effectivement on prend le risque de s’épuiser et du coup de ne pas mettre son énergie sur l’essentiel, on prend le risque de se perdre mais cela il est possible de l’identfier en observant son état et du coup il est possible de rectifier le tir

l’acceptation peut-être l’amorce du changement