Sénèque

mardi 6 juillet 2010
par  Colette PISELLA

Sénèque : Apprendre à vivre, lettres à Lucilius

-*Si peu que je possède, j’aurai de toute façon plus de provision pour la route que de route à faire.

-*Le temps ne nous appartient pas.

-*La vie, c’est une pièce de théâtre : ce qui compte, ce n’est pas qu’elle dure longtemps mais qu’elle soit bien jouée.

-*Vivre, c’est être utile aux autres. Vivre, c’est être utile à soi. Quant à ceux qui se cachent pour végéter, ils sont dans leur maison, comme dans un tombeau. Au-dessus de leur porte, tu peux graver leur nom sur le marbre, ils ont devancé leur mort.

-*Jouissons donc avidement de nos amis, parce que nous ne pouvons savoir combien de temps ce plaisir durera. Pensons-y : combien de fois les avons-nous quittés pour de lointains voyages, combien de temps passé sans les voir, alors que nous habitions au même endroit ! Nous comprendrons que nous avons perdu encore plus de temps pendant qu’ils étaient en vie.

-*Il finira par arriver le jour, où nous serons à nouveau réunis. Aussi bref soit-il, notre art d’en jouir le prolongera.

-*Ce que j’approuve, je n’en suis pas l’esclave.

-*Nos projets d’avenir, c’est du passé qu’ils viennent.

-*Il ne faut pas chercher à vivre longtemps mais à vivre pleinement. En effet, vivre longtemps, c’est le destin qui décide. Vivre pleinement, c’est ton âme. La vie est longue si elle est pleine. Or elle se remplit quand l’âme a repris possession de son bien propre et s’est mise sous son propre pouvoir.

-*Que je mène ma vie, que ce ne soit pas elle qui me mène !

-*Calamité qu’une âme inquiète du futur, malheureuse avant le malheur et sans cesse angoissée à l’idée de ne pouvoir conserver jusqu’au bout ce qu’elle aime ! Elle ne connaîtra jamais le repos et perdra, dans l’attente de l’avenir, le présent dont elle aurait pu jouir. Et perdre une chose ou en redouter la perte cela revient au même.

-*Crois- moi, même si le sort nous en a arraché la présence, une grande partie de ceux que nous avons aimés demeure en nous. Il est à nous, le temps passé, et rien n’est plus à l’abri que ce qui n’est plus. -*Hâte –toi donc de vivre, mon cher Lucilius et conçois chaque jour.


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