Jacques Mousseau – Arnaud Desjardins.

mercredi 9 avril 2014
par  Colette PISELLA


Jacques Mousseau – Arnaud Desjardins.

"Aujourd’hui, je suis persuadé qu’en dessous de la surface de notre conscience que nous pouvons décrire, circulent des courants plus profonds que les hindous appellent le karma. Des événements qui nous sont apparus sur le moment tragiques prennent leur sens plus tard et s’avèrent avoir été bénéfiques. L’essentiel est qu’au-delà des vicissitudes de l’existence, les épreuves et les déceptions, se réalise un accomplissement intérieur. »

« Seule la réalité existe, et non ce que le mental attend ou refuse. La pluie ; la lettre de rejet ; les insectes : voilà ce qui est, ici et maintenant. L’acceptation diminue la peine ; toute révolte est souffrance. Cette souffrance n’existe pas en dehors de l’individu qui l’éprouve ; elle est non seulement en lui, mais elle est créée par lui. Le refus de ce qui est et ne peut être changé, l’entretient. Si une action permet de changer la situation, il faut agir : une heure de yoga calme l’énervement ; un refus colérique ne modifie pas la réalité. »

« Renoncer au monde aurait signifié s’être privé, contraint, mutilé. Celui qui renonce au monde brime ses désirs, frustre ses ambitions, bride ses élans.....Mâ Anadamayi demande à ceux qui la suivent de croire en elle, d’avoir foi en la lumière dont elle témoigne par sa présence, et d’immoler leur raison devant ce qu’ils ne comprennent pas. A l’opposé, l’enseignement de Swâmi Prajnânpad est fondé sur la raison ; il demande à ses disciples d’en pousser l’exercice jusqu’à ses extrêmes limites : tout voir, tout comprendre et tout expérimenter. »

« Il faut commencer par dépasser les exigences de l’ego(désirs, ambitions, espérances), car elles sont source de souffrances. Pour passer au-delà, il importe non de les réprimer, car elles demeurent alors agissantes dans le tréfonds, mais de s’en détacher après les avoir au moins partiellement satisfaites. La réussite professionnelle est nécessaire pour dépasser le besoin de gloire ; les succès amoureux sont nécessaires pour dominer la sexualité ; l’accès aux biens de consommation est nécessaire pour annihiler leurs attraits. Les désirs sont semblables à des créditeurs. Il faut leur octroyer leur dû afin qu’ils se calment....... Le bonheur ne peut être atteint que par la suppression des sources de souffrances, dont l’attachement nostalgique au passé et l’attente impatiente du futur. Le passé et le futur n’existent pas ; ils sont des inventions du mental. Le bonheur commence avec la capacité à vivre dans le présent.... Est heureux celui qui se satisfait du présent et n’attend rien. »

« Il faut entendre et réentendre de nombreuses fois les mêmes vérités, éclairées sous des angles différents, pour qu’une évolution, puis une transformation s’opèrent chez le disciple, tant la parole du sage rompt avec les routines de l’esprit. Le mental ne cède pas aisément. Au contraire, passé le moment euphorique de l’exposé, l’esprit se referme et reconstruit sa prison. Des structures acquises doivent être brisées, des habitudes changées, des échelles de valeur redistribuées. L’opération demande du temps. »


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