Les entretiens de l’éveil -Jean Bouchart d’Orval

mercredi 11 janvier 2012
par  Colette PISELLA

Les entretiens de l’éveil -Jean Bouchart d’Orval

« Méditer, ce n’est pas verser dans le mysticisme ; au contraire, c’est notre état fondamental. Il ne s’agit pas d’appliquer une recette, suivre des instructions, ou pratiquer une technique. Oui, il y a cet aspect, mais ce n’est pas l’essence de la méditation. Méditer, c’est d’abord et avant tout, toucher le fond en soi, le zéro, l’état premier sans second, nous laisser toucher par cela, s’ouvrir à cette Proximité. Quand vous entrez dans une pièce sombre, si vous y demeurez assez longtemps, vos yeux finissent par s’habituer et vous commencez à percevoir. »

« Nier ses émotions est très nocif et tout à fait contraire à l’esprit méditatif. Mais tant que nous ne nous absorbons pas dans notre nature véritable, nous allons continuer à nous faire bouffer tout rond par nos émotions. Nous devons être capable de voir l’émotion telle qu’elle est et surtout de percevoir la Réalité derrière elle. Cette Réalité, c’est Cela qui médite et Cela n’est personne. Il n’existe aucun « sujet » auquel les émotions appartiennent ; c’est cette réalisation qui permet de cesser de se tracasser avec les émotions.

Quand nous voyons directement le mécanisme de l’identification, nous voyons aussi clairement ce qui nous dérange dans les émotions. Cette lucidité signifie la fin de la tyrannie des émotions ; d’un coup, elles perdent tout pouvoir sur nous. C’est comme se rendre compte que c’est un film qui joue à l’écran : on apprécie, on rigole un peu et on cesse de se tracasser avec ce qui arrive aux personnages. La vie au jour le jour sur terre est quelque chose qui arrive, un happenning. A travers tous les nœuds de la corde, il n’y a toujours qu’une seule réalité : la corde. Même si les nœuds ont l’air solides et séparés les uns des autres, il n’y a en fait qu’une seule et même corde. On peut passer beaucoup de temps à dénouer chaque nœud l’un après l’autre ; quand on commence à percevoir surtout la corde, le fil conducteur de l’Existence, alors tout perd de son caractère dramatique. »


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