Michel Onfray manifeste hédoniste

mercredi 26 octobre 2011
par  Colette PISELLA

Michel Onfray : manifeste hédoniste

"La thèse de Duchamp ? C’est le regardeur qui fait le tableau.

De fait, depuis toujours, il en est ainsi : le décodage d’une crucifixion nécessite des informations. On peut se contenter de la seule image d’un portrait de Louis XIV effectué par Hyacinthe Rigaud, mais la connaissance des symboles de l’art occidental aide(la tri-fonctionnalité, l’hermine, la pourpre, la fleur de lys, l’or, l’épée, la couronne, le sceptre, le talon rouge,etc ;)à y voir un message nettement plus subtil.

L’art contemporain exacerbe cette radicalité intellectuelle dans/de l’art. De sorte que le regard naïf d’un sujet inculte transforme l’œuvre en pitoyable production dépourvue de signification. Si la moitié du chemin est faite par l’artiste, l’autre doit être effectuée par le regardeur. Mais dans un monde où l’initiation n’existe plus, comment le public pourrait-il porter des jugements de goût dignes de ce nom ?

Pour autant, le divorce entre grand public et art contemporain n’est pas dû au seul public, car nombre d’« artistes », sous prétexte de conceptualité oublient qu’un demi-chemin leur est imputable et produisent des œuvres dépourvues de sens, d’intérêt, d’intelligence, de signification."

« Les hommes ignorent leur place dans l’univers. S’ils la connaissaient, ils prendraient mesure de la démesure du cosmos et de l’insignifiance de leur existence. Nous faisons un événement considérable de notre vie qui importe aussi peu que l’être d’une feuille dans un arbre.....Les glissements de l’éphémère sur le miroir d’une mare d’eau croupie résument le destin de chacun qui se croit monde à lui tout seul. »

« Le sentiment de la nature, mais également la pleine et entière ouverture au cosmos, activent une sensation que, depuis Longin, on nomme le sublime..... Le spectacle de la vastitude de la mer, des montagnes, de l’océan, de l’orage, de la foudre, de l’éclair, du torrent, des glaciers, du naufrage, déclenche le sentiment de soi comme conscience finie, étroite, limitée, dérisoire. Ce « sentiment océanique », pour utiliser l’expression de Romain Rolland, n’est pas le nucléus d’une religion,mais l’expérience du lien qui nous unit avec le cosmos et la nature dont nous sommes un fragment. »

Juliette :« Mon luxe est d’avoir organisé ma vie de manière à ce que les choses obligatoires ou déplaisantes ne soient pas plus nombreuses que les choses plaisantes. Le principe de plaisir domine ma vie, mais pas uniquement dans mon métier et dans la création. Et ce choix n’a rien à voir avec le fait que je sois une artiste. Je l’ai décidé. Mon éducation m’y a préparé, mais c’est surtout ma propre décision. Je me suis autorisée le plaisir. »

 


Commentaires