Le goût de vivre – Édouard Zarifian

jeudi 9 janvier 2014
par  Colette PISELLA


Le goût de vivre – Édouard Zarifian

« Ce qui provoque en nous plaisir ou souffrance naît des relations que nous établissons avec des personnes, des situations, des événements, des idées, des objets auxquels nous attribuons une valeur affective- donc symbolique- ou qui sont la source d’une attente. »

« La compassion se retrouve dans la religion chrétienne et dans le bouddhisme. Elle ne signifie pas sympathie, c’est-à-dire souffrir avec l’autre, mais soulager sa souffrance. »

« Un exemple : le mot « croix » est un signifié qui désigne un objet d’une forme particulière. Le signifiant sera différent selon que l’on est chrétien, juif, athée ou anticlérical.... Notre vie psychique est peuplée par ces signifiants qui renvoient à nos mondes personnels. »

« Il y a deux choses que personne ne peut faire à votre place : désirer et engager votre volonté. Ne laissez pas les autres désirer pour vous et n’attendez que de vous la mise en œuvre de votre volonté. …. La seule chose qui devrait être encouragée et fortifiée à l’école, c’est le culte de l’effort et de la volonté. Angélisme ? Idéalisation ? Non, arme terrible à laquelle rien ne résiste. Obtenir tout sans effort est tellement plus tentant que cette idée est facile à vendre. Ne vous occupez de rien. Achetez. Je vous vends la santé, la beauté, la jeunesse. »

« le psychisme ; Impalpable mais perceptible par tous, notre psychisme constitue notre identité pendant le temps de la vie. Il est notre vie. C’est un édifice invisible, même par imagerie cérébrale, qui fonde ce que nous sommes, tel que les autres nous perçoivent. Cette vie psychique ne nous est pas donnée en arrivant au monde. Elle s’élabore petit à petit au cours de l’existence. ….La parole est le sculpteur de notre vie. On naît homme, mais on devient humain. »

« Donner implique donc toujours de recevoir et force est de reconnaître que, si on veut recevoir un jour, il faut être capable de donner. C’est la base même de la solidarité. »

« Sartre disait : « tu n’es pas responsable de ce que la vie a fait de toi, mais tu es responsable de ce que tu fais de ce que la vie a fait de toi. » »

« C’est le triomphe de l’ « audiovisuel » et la parole est perdue. A la télévision le débat n’existe plus et ne subsiste que la polémique. L’interviewé n’a pas commencé sa réponse qu’on lui coupe la parole qui d’ailleurs n’est jamais écoutée. »

« Quand on n’ose pas parler de sa souffrance psychique, c’est le corps qui s’exprime par la somatisation.

Quand on ne peut pas parler parce que règne la censure, c’est la révolte qui gronde.

Quand on ne sait pas parler parce que la parole a disparu dans la société, on ne dispose plus que du passage à l’acte. La perte du dialogue, des espaces et des temps de parole dans la sphère privée et publique, du vocabulaire et de la culture qui modulent la pensée pousse au passage à l’acte et à la violence comme moyen d’expression. »


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