Satish Kumar – tu es, donc je suis

jeudi 7 juin 2018
par  Colette PISELLA


Satish Kumar – tu es, donc je suis

Un bel exemple de décroissance !

« Pourquoi économiser le temps, qui est abondant, en dépensant des ressources terrestres qui se raréfient ? Les machines à coudre sont en métal, n’est-ce pas ? Or les métaux sont en quantité limitée sur terre. Il faut creuser pour les extraire du sous-sol. Puis il faut construire des usines pour fabriquer des machines, et donc utiliser encore plus de métaux. As-tu pensé à la violence que génèrent les mines et les usines ? Combien d’hommes se tuent en creusant des galeries ? Combien d’autres s’épuisent à la tâche pour atteindre les gisements de minerai dans les profondeurs de la terre ? J’ai entendu parler de leurs souffrances. Et je ne veux pas y contribuer en utilisant une de ces machines pour mon seul confort personnel.......

Pour moi, le travail manuel est une forme de méditation. Méditer ne consiste pas seulement à chanter des mantras ou à respirer dans la position du lotus. Coudre, préparer les repas, faire la lessive ou la vaisselle, c’est aussi méditer. N’importe quelle activité peut me conduire à la méditation si je l’entreprends pleinement, avec le sens du sacré. Veux-tu me priver de méditation ? Quand je suis penchée sur mon ouvrage, l’aiguille à la main, j’ai l’esprit en paix. Tout est si calme autour de moi ! Si je cousais à la machine, je devrais renoncer au silence. La machine ferait du bruit et je n’arriverais plus à méditer. Quant au temps qu’elle me ferait gagner, c’est peut-être une vue de l’esprit. Crois-tu que je travaillerais moins si j’avais une machine à coudre ? Je fabriquerais dix châles par an au lieu d’un ou deux, et j’utiliserais plus de tissu. Et même si je gagnais réellement du temps, qu’en ferais-je ? Coudre est une joie pour moi, pas une contrainte. »

« Schumacher a compris que les besoins réels de l’homme – ce dont il a vraiment besoin pour vivre- sont peu nombreux. C’est en se fondant sur cette certitude qu’il s’est fait l’avocat de la simplicité. D’après lui, les besoins de l’espèce humaine, qui sont limités, doivent et peuvent être satisfaits. En revanche, leurs désirs, qui sont illimités, ne peuvent être comblés. À l’heure actuelle, les riches courent après leurs désirs pendant que les pauvres s’efforcent de satisfaire leurs besoins. »