Shogun de James Clavell

mercredi 18 août 2010
par  Colette PISELLA

 

(Il s’était moqué du manque d’intimité dans ce pays, des gens partout, des murs de papier, de ces yeux et de ces oreilles qui vous épiaient)
« Voyez- vous, vous devez créer votre propre intimité. On nous apprend dès l’enfance disparaître intérieurement, à nous replier en nous-même, à élever d’impénétrables murs derrière lesquels nous vivons ; Si nous ne pouvions agir ainsi, nous deviendrions tous fous et nous nous tuerions.
- quels murs ?
- Oh, vous savez, nous possédons un surprenant labyrinthe où nous dissimuler. Rituels et coutumes, tabous en tous genres. Même notre langue obéit à des nuances que la votre ignore et qui nous permettent d’éluder toutes les questions auxquelles nous ne voulons pas répondre.
- Mais comment arrivez-vous à vous boucher les oreilles, Mariko-san ? C’est impossible.
- Oh, c’est très facile avec un peu de pratique. On nous l’apprend dès que nous savons parler. Cela devient une seconde nature. Comment pourrions – nous survivre autrement ? Vous commencez d’abord par chasser les gens de votre esprit pour atteindre un autre plan. Regarder un coucher de soleil ou écouter la pluie nous aide beaucoup … Anjin-san, avez-vous remarqué les différents bruits que la pluie fait ? Si vous écoutez vraiment, le présent s’évanouit, neh ? Ecouter les bourgeons éclater et les pierres grandir sont également de très bons exercices. Bien sûr, vous n’êtes pas supposé voir ces choses. Ce ne sont que ds signes, des messages transmis à votre hara, votre centre, pour vous rappeler combien la vie est éphémère, pour vous aider à gagner votre wa, votre harmonie, Anjin-san, une harmonie parfaite qui est la qualité la plus recherchée de la vie japonaise, de l’art….. »Elle avait ri.
 

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