Mémoires de C. Clément

jeudi 18 septembre 2014
par  Colette PISELLA


Mémoires de C. Clément

Souvenirs instructifs sur les années soixante, soixante-dix et de belles pages sur l’Inde.

« Sans croire en dieu ni diable, sans croyance, résolument athée ; avec, chevillée à l’esprit, un rationalisme militant, j’ai trouvé en Inde des principes moraux que nous avons perdus...........Si je voulais comprendre les quarts de ton de la musique indienne, les bûchers de Bénardes, la vitalité de Calcutta, il fallait accepter l’amour démesuré de Mother India. Je finis par admettre l’évidence. Je m’étais choisi une patrie mentale , plus intime et plus archaïque que celle de mon état civil. »

« Que l’on croit au ciel ou que l’on n’y croit pas, c’est le sens du prochain qui manque à notre Europe. Prochaines sont les femmes, présence fluide dont la grâce confère à l’Inde entière une dignité inégalée. Prochain est l’animal, égal à l’homme en Inde, l’oiseau innombrable et la vache dans les rues, bonasse et culottée, centre du respect de la vie. Qui me rendra le vol blanc des aigrettes sur les rizières, le mufle violet et les cornes immenses du grand bœuf de Nagaur, le mariage insensé de l’orange et du rose sur les voiles des femmes ? Où trouver en Europe le passage du rire aux larmes, cette brusquerie qui va de la joie au drame en un soupir ? »

« Dès les premiers jours d’une vraie vie en Inde, elle vous propulse dans un univers où, parmi les valeurs nouvelles qu’il faut apprendre, l’urine et l’excrément vous secouent le kantisme comme le panier, la salade. »

« Le farfelu : dans les commencements, il est un peu partout. Ensuite , on s’habitue. Devant le farfelu, on dit »Eh oui, c’est l’Inde ! » avec la nostalgie de cet émerveillement qu’on avait au début, quand on avait l’œil neuf. »


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