Alexandre Jollien – petit traité de l’abandon

mercredi 9 mars 2016
par  Colette PISELLA


Alexandre Jollien – petit traité de l’abandon

« L’abandon n’est pas du tout la résignation. C’est même le contraire. Plus on s’abandonne à l’instant présent, plus on est dans l’action et l’on répond adéquatement aux circonstances de l’existence. »

« On ne se réduit pas à ce que l’on a fait ni à ce que l’on a été. »

« On ne refait pas la réalité que l’on a sous les yeux, on ne refait pas le monde. Tant que nous dilapidons notre énergie, qui est faible certains jours, à vouloir refaire le monde, nous passons à côté de la joie du moment présent et de ce qui est donné...... Je laisse venir l’anxiété, la peur, la tristesse, que sais-je encore, sans commenter ...... Je laisse venir l’émotion, puis se développer et s’évanouir d’elle-même. »

« Il y a des désirs adéquats et des désirs inadéquats. Un désir adéquat, c’est un désir, qui naît au plus profond de soi et qui n’est pas importé du dehors....... Souvent il y a un gouffre entre ce que je veux réellement au plus profond de mon être et ce après quoi je cours. »

« Est-ce que j’ai la foi ? La réponse est donc oui et non. Certains jours je me lève croyant pour me coucher athée. Pourtant lorsque je médite en profondeur, la réponse est oui. Au niveau du cœur, j’y crois totalement ; mais rationnellement, c’est plus compliqué....Le cœur , d’ailleurs, ne dit jamais non. J’ai constaté que le cœur accepte la réalité, le handicap, la souffrance, les quolibets, les regards. C’est l’esprit qui m’en éloigne. C’est le mental, c’est la psychologie à deux sous que je me suis fabriquée. »

« La gratitude, c’est se nourrir de ce qui va bien, de savourer ce qui est donné. Alors pour le coup, il est peut-être bon de jeter un coup d’œil sur le passé.......Pour ne pas passer à côté de la vie. »

« L’image qui me vient à l’esprit lorsque j’évoque la vertu lumineuse, « éclairante », d’humilité est celle du miroir. Le zen parle du miroir vide. En effet, le miroir reflète la réalité sans la déformer, sans s’en accaparer ni rien rejeter. On peut mettre une ordure devant le miroir, il reste propre. On peut mettre un diamant, une beauté fatale, il n’est pas troublé par ce qu’il contemple. »


Commentaires