Martin Steffens - Pierre Dulau - Thierry Formet

mercredi 25 juin 2014
par  Colette PISELLA


Une journée de philosophie - Martin Steffens - Pierre Dulau - Thierry Formet


« C’est l’habitude de juger qui fait s’échouer la raison en opinion et c’est le confort de la croyance qui parfois fait que l’on s’en remet à l’apparence. Les voiles d’Isis sont en dernier recours un seul et même vêtement qui masque le monde et nous rend étrangers à nous-mêmes. Mais la pensée promet un secours. Quatre voiles aussi bien que quatre remèdes : le doute, le jugement critique, la volonté, l’étonnement. Quatre voiles, quatre mises en question : ce qui apparaît n’est pas ce qui est ; ce que l’on pense connaître est peut-être méconnu ; ce que l’on croit n’est pas vraiment su ; ce que l’on vit, enfin, n’est pas authentiquement vécu tant qu’on ne le ressaisit pas dans sa lumière originelle et neuve. Quatre voiles donc, mais aussi quatre ripostes de la pensée pour s’extraire du rêve éveillé de la quotidienneté »

« Le dualisme âme/corps fait de tout homme un duelliste : en chacun, chaque matin, ou presque, se joue le duel de ce qui pèse et de ce qui porte, de ce qui fait pencher et de ce qui dresse, enfin de ce qui est soumis à la loi de la nature (cette pesanteur physique et morale) et de ce qui la contredit le temps d’une vie. »

« Le ventre vide, nous savons qu’au fond de nous gît une insatisfaction, qui transcende par son urgence secrète tout autre forme d’occupation, de désir, de projet, d’action. C’est le ventre vide que nous savons que nous avons un ventre parce que tout notre être semble alors s’y cacher et s’y concentrer. Lorsque j’ai faim, je suis la faim, je suis le ventre, je suis le manque. »

« « Ce qui n’est pas ici et maintenant, disait Bouddha, n’est nulle part ailleurs ». Qui attend que toutes les conditions soient réunies pour commencer à agir ou à se reposer se condamne à la perpétuité de l’attente. Qui veut faire le tour d’une question avant d’agir n’en reviendra jamais. Nous sommes voués au présent de la vie, et à le recevoir comme un présent, dans l’ici et le maintenant de ce qui se donne . »

« la vie remplit et occupe tout l’espace qu’on lui laisse, anarchiquement, sans pitié. …. Xavier Bichat disait « que la vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort » : le mode d’existence des êtres vivants est tel que « tout ce qui les entoure tend à les détruire ». Il en va ainsi pour l’homme, et s’il laisse son milieu l’envahir par défaut d’entretien, ce même milieu qui le fait vivre finira par le faire succomber. C’est la raison pour laquelle l’environnement domestique est un environnement contrôlé et ordonné par l’être humain dans le but de neutraliser les menaces potentielles de l’extériorité. »


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